Deux hommes de bien

Deux hommes de bien

Deux hommes de bien

Par Le 05/10/2018

 

Arturo Pérez-Reverte : né en 1951, a été journaliste, puis romancier. Il est membre de l'Académie royale espagnole.

Traduit par Gabriel IACULLI - Publié au Seuil – Mai 2017

 

Ce roman historique érudit et documenté, nous embarque à la fin du 18è siècle (1780) entre Madrid et Paris.

A Paris, le siècle des lumières s’épanouit. La fameuse Encyclopédie de Diderot et d’Alembert est considérée comme la plus grande des avancées intellectuelles. Elle est officiellement interdite mais circule sous le manteau si librement qu’elle a déjà connu plusieurs rééditions plus ou moins fidèles.

Au même moment, L'Espagne est soumise au joug de l'inquisition qui réfute toute avancée scientifique contraire aux principes divins. Autant dire que détenir l’Encyclopédie y est totalement interdit.

Mais,  voici que l’Académie royale d’Espagne décide de mandater deux académiciens intègres et courageux pour se rendre à Paris et rapporter les 28 volumes de l’ouvrage.

Il y a du don Quichotte et du Sancho Panza dans ces deux académiciens qui s’enfoncent sur les routes de Madrid à Paris infestées de brigands et jalonnées d’auberges inconfortables pour ne pas dire insalubres. 

Mais ils arrivent tout de même à Paris. Et c’est avec leur étonnement que nous découvrons les rues, les salons, les librairies, mais aussi les mœurs libertines et les agitations politiques prérévolutionnaires.

Evidemment, leur quête de l’Encyclopédie se révèlera difficile : l’édition originale est épuisée, et deux membres de l’Académie opposés à leur mission ont lancé à leurs trousses une crapule chargée de les faire échouer.  Les épreuves traversées feront naître une amitié entre ces deux hommes, l'un militaire et l'autre homme d'église, qui entretenaient au départ une distance polie.

Mais l’originalité de cet ouvrage ne réside pas tant dans l'intrigue que dans sa construction autour de deux trames temporelles. L’auteur imbrique à l'intérieur du roman une autre histoire  où il nous explique au fil du récit, comment il a construit son roman historique. Le lecteur a un œil au-dessus de l'épaule de l'auteur tandis qu’il  se documente, qu’il fait des repérages, qu’il doute, et participe ainsi à l’œuvre en train de se créer.