La straniera

La Straniera

amelielouis Par Le 27/03/2016 0

Dans Impressions de lecture

 

 

La Straniera. Stéphanie Vermot-Outhenin

La Grande Ourse. 176 p. Janvier 2016

 

RESUME

Après sa rupture avec Claudio, son mari, Marianne quitte Rome où elle vit depuis une vingtaine d’années, pour se réfugier chez sa grand-mère dans le Jura. Elle espère ainsi gommer le geste irréparable qu’elle a commis à l’annonce de la trahison de son époux. Dans cette maison où elle a passé son enfance, entre Lorette, sa grand-mère qui l’a élevée, et Dominique, sa mère, taciturne et distante, aujourd’hui décédée, l’angoisse de Marianne ne fait qu’augmenter. Pourtant, jour après jour, confidences après révélations, Marianne relève la tête, ouvre grands ses yeux et trouve enfin la force de briser les chaînes de la culpabilité.

La straniera

L’auteure

Stéphanie Vermot-Outhenin est née en 1980. Universitaire et titulaire d’un doctorat en philosophie, elle partage son temps entre l’Italie et la France, les traductions et l’écriture. Après avoir publié des essais et des nouvelles, La Straniera est son premier roman

 

L’HISTOIRE : Transmission de culpabilité et quête d’identité.

 

Marianne quitte précipitamment Rome pour la France, laissant son fils là-bas. Elle débarque chez Lorette, sa grand-mère, dans le Jura de son enfance, après plus de 20 ans passés en Italie.

Mais pourquoi ?

Pourquoi a-t-elle fait le voyage seule, en laissant derrière elle mari et enfant ?

Pourquoi refuse-t-elle d'évoquer sa fuite éclair ?

Quelle désespérance l'empêche de défaire sa valise plantée au bas des escaliers, comme la matérialisation du trop lourd bagage intérieur ?
 

On devine dès les premières pages qu'un drame s'est joué, provoquant ce retour aux sources.
« … ce visage de femme hagarde, dans le miroir terni et sale des toilettes d’un train. Deux yeux profondément enfoncés, cerclés de noir. »

 

Si Marianne vient chercher refuge dans cette maison qui l'a vue grandir, c’est qu’elle fuit son présent. Depuis qu’IL a annoncé qu’il la quittait pour vivre avec une autre, toute son existence s’est détournée d’elle. Mais Lorette est là. Lorette, cette grand-mère presque centenaire, qui adore sa petite-fille, et veille sur Marianne comme quand elle était enfant.

 

Pourtant, Marianne a du mal à se confier. Besoin de faire le vide, de comprendre son geste. Est-elle comme sa mère, morte quelques années plus tôt, sur le point de perdre le contrôle de sa vie ? Est-elle vraiment cette femme dangereuse qui ne doit pas s’occuper de l’enfant ?

 

On découvre alors que son passé lui a laissé une ardoise à régler, l’héritage d'une histoire familiale sombre et profonde. C'est donc, ici, en France, à Dijon, que Marianne va comprendre les non-dits, son histoire de famille, ces secrets qui l’empêchent de guérir.


AMBIANCE

Roman ténébreux dans lequel intrigue et mystère se mêlent, comme le brouillard humide stagnant au dessus des vallées profondes d’un passé refoulé.

Cette histoire retrace le parcours de trois femmes, trois générations, le tout dans une atmosphère plutôt sombre au départ, et qui s'éclaire à mesure que le voile se lève.

 

STYLE

Des chapitres assez courts, écrit d'un style narratif fluide très agréable. Récit psychologique et bien cadencé, qui dessine par petites touches délicates les terribles secrets qui seront révélés à Marianne.

 

AVIS

Je l’ai ouvert dans le train qui me ramenait du salon du livre de Paris. Zut, 2h30, trop court.

Il était tard, j’étais crevée. Mais impossible de quitter cette plume addictive. A peine mon sac jeté, je me suis installée dans un fauteuil pour le terminer.

En résumé, une histoire de femmes écrite par une femme.

Un roman plutôt court, sans doute aurait-il pu être plus étoffé. Mais un premier roman très abouti. A découvrir.

http://www.editionsdelagrandeourse.com/litterature/21

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